Le Sergent-chef Lester F. Marvin : un héros tombé à Gouesnou
- communication0032
- 13 avr.
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 29 avr.

Pendant l'été 1944, plus de 200 soldats américains ont perdu la vie à Gouesnou, lors des premiers combats pour libérer Brest. Parmi eux, le Sergent-chef Lester F. Marvin, un jeune homme de 25 ans, est tombé en héros le 2 septembre 1944 au cours de la bataille Bourgneuf-Fourneuf.
Marié en 1942, Marvin a été incorporé dans l’armée la même année. Envoyé ensuite en Grande-Bretagne en 1943, il débarque en France en juin 1944. Blessé une première fois au combat, il est renvoyé au front fin août, où il a continué à se battre pour la liberté de la France. Ce jour-là, il était à la tête d’une section du 3ème bataillon du 9ème régiment d'infanterie américain, engagé dans une violente bataille pour percer la défense allemande autour de Brest, un objectif stratégique. Les combats étaient féroces et les pertes américaines quotidiennes, tant la défense allemande était bien préparée.
Depuis le début de l’offensive en août, les troupes américaines avaient fait face à une résistance farouche. Les Allemands, renforcés par des unités d'élite comme la 2ème division de parachutistes, s’étaient retranchés derrière des lignes de défense complexes, il n’y avait pas un mètre carré qui ne fut balayé par le feu d’une mitrailleuse, pas un passage obligé qui ne fut truffé de mines anti-personnel. Les soldats américains, bien décidés à libérer la France, ont continué à avancer malgré l'ampleur des pertes.
Le 2 septembre 1944, lors d’une offensive décisive, Marvin et ses hommes ont réussi à ouvrir une brèche dans les lignes ennemies. Cependant, à ce moment précis, des renforts allemands sont arrivés, lançant un tir de mitrailleuse meurtrier. Marvin et plusieurs de ses camarades ont été tués. C’est par une succession d’exploits individuels que les troupes ont réussi à faire céder les premières lignes de défense.
Lester avait été blessé au début du mois d’août. Il avait écrit à sa femme pour qu’elle se rassure car il était bien soigné. Mais depuis le corps médical avait décidé qu’il était maintenant guéri et qu’il devait rejoindre ses camarades sur la ligne de front. Il n’eut pas le temps d’écrire une autre lettre à sa femme Rita. C’est un télégramme de Western Union qui lui appris qu’elle était veuve et que son mari était mort en héros pour libérer la France.
Son commandant, le Major Kernan, a salué son courage dans un rapport (after-action report) :
« Le Sergent Lester F. Marvin, chef du peloton d'assaut de droite, et son servant de mitrailleuse poussèrent sur toute la longueur des positions fortifiées, ouvrant la voie à une éventuelle percée de nos forces, lorsque des renforts ennemis frais, observés depuis le PC du bataillon, sont arrivés le long des routes enfoncées depuis l'ouest et ont ouvert le feu avec des mitrailleuses. Des hommes des deux escouades, dont le Sergent Marvin et son servant de mitrailleuse, furent tués. Beaucoup ont été blessés. »
Le Sergent-chef Marvin repose aujourd’hui au cimetière américain de Saint-James, en Normandie, parmi d'autres héros tombés pour la liberté.
Afin d'honorer sa mémoire, ainsi que celle de tous les soldats tombés à Gouesnou, leurs noms, grades, âges et États d’origine seront gravés sur les pierres du Mémorial Américain de Gouesnou. Ce projet vise à perpétuer le souvenir de leur sacrifice pour la liberté de la France.